Faire taire les intermédiaires
Je pique un somnifère
Je pique un somme
Ni faire exprès
Ni faire semblant
Sans blanc ni noir
Noiraud il l’est
Sculpter les opposés
Donner raison au coin-coin en papier
Pas pieds pas d’air
Je suffoque du vertige d’essayer
Je peine
Je tire à peine
Je m’étire ou me tire
Je me tire
Vers des contrées lointaines
Je vernis mes ongles de printemps
Ce printemps encore de dos
Ce printemps entêté et buté
Je l’ai sur le bout des doigts, il me sert à pianoter
Sur ces jours printaniers qui tardent à arriver
J’arrache les cheveux de l’hiver et je lui couvre la tête d’une banderole de ciel bleu
Y en a marre de cette salive pluvieuse
Le froid a-t-il rempli ses poches de cailloux ?
Si c’est le cas, le 1er avril n’est pas à l’heure, lui et sa faute de mauvais goût
Attention, la curiosité s’échappe des jupons de sa mère, la rigidité. Elle s’installe sur le siège côté fenêtre et y voit parfois passer son ami l’intérêt.
Mon désir est sauvagement domestique, il ne tient pas en place mais il prend place à ses côtés.
Ma séduction quant à elle ne manque pas d’air, elle est inspirée, elle a suffisamment somnolé.
J’ôte mes souliers pour faire moins de bruit et marcher de façon silencieuse derrière son profil. Comme une ombre chinoise, ses traits ne sont divulgués que si la journée est ensoleillée et non angoissée.
Mes pieds nus goûtent la nouveauté et sa beauté cassée s’enfonce débris après débris dans ma corne qui frissonne à l’idée d’avoir été flairée.
Anthologie d’une fille bien rangée sur l’étagère de la frigidité.